Du bleu jean au Métisse, la boucle est bouclée

15 mars 2018

Leader européen de l’isolation en coton recyclé, Le Relais Métisse recycle des vêtements usagés en isolants thermiques et acoustiques. Un pari qui, en dix ans, a fait la preuve de sa viabilité économique.

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Une vraie success story dans le domaine de l’économie circulaire appliquée au textile, Métisse transforme des vêtements en coton usagés en isolants pour la construction. Il est le fruit de recherches menées par Le Relais, principal collecteur et trieur de vêtements en France.

Dans l’usine installée à Billy-Berclau dans le nord de la France depuis 2012, une quinzaine d’employés œuvrent sur une chaîne de fabrication en grande partie automatisée et polyvalente. Avec une capacité de production de 3000 tonnes d’isolants par an, elle peut également travailler le lin, la laine ou le chanvre.

Avant d’arriver chez Métisse, la matière première a déjà connu plusieurs transformations. La première étape est réalisée par Le Relais où les équipes extraient du flot de textiles usagés collectés les vêtements en denim et velours de coton non revendables. La qualité du tri est essentielle à l’obtention d’un isolant de qualité, ce qui impose de retirer tout produit contenant de l’élasthanne. Rassemblés en lots, les vêtements passent ensuite chez Minot Recyclage Textile où ils sont découpés, déchiquetés et effilochés. De là, ils finissent leur trajet chez Métisse, situé à quelques centaines de mètres.

Un processus optimisé

En quelques étapes, les jeans renaîtront sous la forme d’isolants. Une première machine ouvre les fibres et dépose du polyester en bourre dans une proportion de 85% coton recyclé/15% polyester, standard du label Métisse. Le point de fusion bas de la fibre synthétique va servir de thermoliant.

S’ensuivent une série d’opérations de soufflage, d’enchevêtrement et d’orientation des fibres convoyées par jet d’air afin d’obtenir un mélange homogène. « C’est le gonflant qui donnera à l’isolant ses propriétés, l’air étant le meilleur isolant connu », rappelle Stéphane Bailly responsable technico-commercial et référent du site.

Au final, Métisse aura les performances d’isolation thermique et acoustique requises ainsi que des propriétés non-feu et biocides, le tout garanti 50 ans. Sa composition en coton lui permet de bien gérer la présence d’humidité, ajoute le responsable.

Avec des ventes en hausse de 30% chaque année depuis six ans, Métisse a clairement trouvé son marché. L’isolant écologique et solidaire est notamment référencé par Castorama. « La demande d’isolants biosourcés est en augmentation constante, et les lois vont dans notre sens », souligne Stéphane Bailly.

Dans ce contexte favorable, les projets ne manquent pas. Il est question de mettre en place une deuxième équipe pour augmenter la production d’ici cinq ans. A plus long terme, une autre usine dans le sud de la France devrait voir le jour.

http://www.isolantmetisse.com/