Recyclage mécanique de vêtements : résultats des premiers essais

04 février 2019

Compte rendu des premiers essais de recyclage de vêtements en fin de vie à des volumes industriels, un projet Retex, avec la participation de Centexbel, Laroche et Utexbel.

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Au cours de 2018, des essais de recyclage mécanique de vêtements usagés ont pu être effectués dans des conditions qui s’approchent de quantités industrielles. Les volumes de trois lots testés pesaient entre 120 et 400 kg.

« Le but de ces essais était de tester différents paramètres du processus de recyclage », a expliqué Pierre Van Trimpont de CENTEXBEL, partenaire de Retex. Une première analyse des fibres prélevées sur les lots a montré une grande diversité dans la qualité des filaments, ce qui est cohérent avec des vêtements en fin de vie.

Dans le premier lot, les vêtements étaient de composition variée (polyester et/ou coton) et comportaient boutons, zips et autres « points durs ». Après découpage des pièces, ce lot a subi un passage par une ouvreuse Exel pour enlever les points durs (délissage) puis un effilochage sur Cadette. Ces opérations ont été effectuées chez Laroche, le fabricant des machines.

Le second lot, plus homogène, était composé d’uniformes d’employés hospitaliers, en coton/polyester, de couleur claire et unie mais avec une ganse noire au col et aux poignets et des boutons et zips. Ces pièces ont donc été délissées puis effilochées (Exel + Cadette).

Le troisième test était réalisé sur des vêtements triés au préalable, de composition 100% coton et sans points durs. Ce lot a donc subi un seul passage par une effilocheuse Cadette, toujours chez Laroche.

Premiers enseignements

A la suite de ces étapes clés d’un processus de recyclage mécanique, les fibres ont été mesurées et le mélange identifié. Il apparaît ainsi que le délissage mécanique sur machine Exel, effectué sur les deux premiers lots, occasionne une forte dégradation de la matière et des fibres très courtes. « Il serait préférable d’éviter cette étape, qui ne permet pas d’obtenir un fil de qualité, et cela implique de retirer les points durs avant filature », note Pierre Van Trimpont.

Deuxième enseignement, les vêtements en maille molletonnée donnent des résultats de moindre qualité, leurs fibres ayant déjà subi une « dégradation » lors de la fabrication du tissu. Ici, aussi, les responsables du test recommandent de retirer des lots à traiter toute pièce réalisée dans un tissu gratté, brossé, velours ou molletonné.

Avec les fibres issues du troisième lot, Utexbel a pu fabriquer des fils de bonne qualité en y ajoutant une part de fibres vierges. « Cela confirme l’importance du tri initial pour obtenir des fibres plus longues susceptibles de produire des fils de meilleure qualité », constate Daniël Verstraete, chez Centexbel. La qualité du gisement a ainsi une incidence forte sur la qualité du matériau recyclé.

Photo : © Retex